La conférence « Inspired By » est un modèle d’impact talk conçu par l’IUGET dans le but d’amener des personnalités qui ont atteint les cimes du succès dans leurs domaines respectifs, à partager leurs expériences avec la jeune génération qui a soif de connaissances sur les secrets de la réussite. Or le chemin du succès n’a jamais été facile, déclare Dr Christiane Voufo Wendy au cours de la cinquième édition de l’impact talk à l’IUGET.
Ayant constaté que la jeunesse africaine en général et camerounaise en particulier est en perte de repère à cause de l’apparition de nouveaux « modèles » que nous produisent les réseaux sociaux, ces leaders d’opinion et influenceurs érigés en modèles, mais alors des pseudos modèles qui sont bien loin des vraies valeurs que devrait produire une société en quête de développement comme la nôtre, des pseudo-modèles qui égarent la jeunesse parce que bien éloignés des disciplines formatrices de l’homme que sont le savoir scientifique et technologique, sans ignorer les sciences sociales.
Fort de ce constat alarmant et à l’occasion de la cinquième conférence de « Inspired By », l’IUGET se dit investi d’une mission fondamentale, celle d’édifier la jeunesse camerounaise et en l’occurrence ses jeunes étudiant(e)s à travers des conférences inspirantes. C’est la raison fondamentale qui a amené le Président fondateur de l’IUGET, l’honorable Dr Joseph NGUEPI à faire venir des Etats-Unis une jeune compatriote, Dr Christiane Voufo, Consultante à la Banque mondiale, pour inspirer et motiver la jeunesse camerounaise, lui inculquer le leadership. Mais comment ?
Dr Christiane Voufo Wendy a partagé son parcours et son expérience avec ses « cadettes » de l’IUGET ce 18 octobre 2023 dans la salle de conférence « First Class » du Campus principal sis Rond-point Maetur Bonamoussadi. Malgré son jeune âge puisque née en 1995 à Bafou par Dschang dans le département de la Menoua, région de l’Ouest Cameroun, cette compatriote titulaire d’un PhD (Doctorat) en neurosciences (mai 2022) à l’Université de Californie à Berkeley aux Etats-Unis, et qui par la force de son courage et de son abnégation au travail, est devenue consultante auprès de la Banque mondiale. En réalité Dr Christiane Voufo incarne la sagesse et l’intelligence d’une femme accomplie, si l’on en juge par la profondeur et la pertinence de son témoignage, sur les petits secrets de la vie appris tout au long de son parcours d’étudiante jusqu’à la Banque mondiale, des secrets que toute personne avide de succès peut appliquer dans sa propre vie.
Qui est Dr Christiane Voufo Wendy ?
Issue d’une famille modeste, le déclic commence pour Christiane Voufo lorsque son géniteur ayant trouvé du travail aux Etats-Unis, la fait venir elle et toute la vie famille du Gabon, ayant quitté le Cameroun à l’âge de 5 ans. La vie n’était pas si rose que ça. Une vie difficile qui l’a poussée à travailler dur à l’école, ajouté au fait que les parents eux-aussi étaient des bosseurs. Mêmes les conditions d’études dans les collèges publics où elle était inscrite n’étaient pas des plus enviables. Autant de conditions défavorables qui ont motivé Christiane à se lancer des défis à chaque étape de son cursus en se disant, « Je dois être la première de la classe ». Pendant les congés, Christiane ne prenait de repos, obligée parfois de faire du baby sit-in ou d’autres jobs pour subvenir à ses besoins et ceux de ses cadettes. A chaque fois qu’elle obtenait une graduation, elle ne s’était jamais dit que le but était atteint pour elle car chaque diplôme était considéré comme une étape pour aller un peu plus loin. Même son parcours à l’Université de Californie à Berkeley n’était pas si aisé que ça. D’ailleurs, le fait qu’elle ait été la seule femme noire en rajoutait à ses déboires, mêlé aux intrigues de jalousie de la part de certaines de ses camarades filles qui s’offusquaient qu’elle soit toujours la première à poser des questions sur ce qu’elle ne comprenait pas.
Fort de toutes ces difficultés, Christiane s’est forgé très tôt un caractère. Le succès, dit-elle, se résume en quelques secrets : le premier est la persévérance ; après la persévérance il faut de la patience ; au-delà de la patience il y a de la détermination ; la motivation aussi aidant à se fixer des objectifs et les défis pour les atteindre ; et enfin il faut de l’ambition et de la foi.
Durant les derniers mois du cycle de doctorat, elle « applique » pour un stage à la Banque mondiale. Il y avait plus de 3000 demandes et seules 30 devaient être retenues. C’était un stage de 6 mois au bout duquel les plus méritants devaient être recrutés comme consultants. En décembre 2022, elle reçoit l’heureuse nouvelle que son dossier a été retenu pour ce stage, stage qu’elle commence en février 2023. Toute chose qui l’a motivée à bosser et à s’appliquer davantage dans tout ce qui lui était confié comme tâche, ce qui a poussé son supérieur hiérarchique à bien la mettre en orbite. Raison pour laquelle ce dernier lui a offert des opportunités que beaucoup de jeunes ne peuvent avoir à la Banque, grâce à son abnégation au travail. À chaque opportunité elle se donnait des défis de la saisir et de l’accomplir. Leçons à retenir selon Christiane Voufo : « Il n’existe pas de chance dans la vie car ce qu’on appelle chance n’est que le reflet des durs labeurs fournis durant des années, des efforts qui vous rendent prêt lorsque des opportunités se présentent à vous, et qui vous donnent des compétences et la sagesse de savoir qu’il s’agit là des opportunités à ne pas louper ; vous devez avoir le courage de les saisir au cas contraire vous attendrez encore pour longtemps ou jamais ». L’autre leçon aussi dit-elle, c’est la proactivité, savoir chercher et trouver les opportunités. Tout compte fait, comme toute jeune fille de son âge, Christiane aimait bien les loisirs mais elle savait en même temps les plaisirs de la vie ne pouvaient que lui faire perdre du temps.
A l’endroit des femmes, elle dit ceci : « Etre noire en Amérique n’est pas facile, à plus forte raison être femme noire ». Pourtant les femmes ont beaucoup de capacités, précise-t-elle, dans la mesure où elles savent supporter, elles sont patientes, elles endurent les souffrances, entre autres qualités. Résultat des courses, il n’y a pas que le physique à entretenir, la femme a un cerveau qui est autant développé que celui de l’homme, et il est bon pour la femme de se servir de son cerveau pour rêver grand, poursuivre ses rêves et atteindre ses objectifs, « parce que vous le pouvez », martèle Christiane. Et en tant que mentor, la grande annonce c’est qu’elle se positionne pour être la Marraine de l’Ecole de santé (SHS) et elle promet une bourse aux cinq premières étudiantes à chaque fin d’année du cycle de BTS/HND.
« Pour être ce que je suis, j’ai osé, j’ai osé agir, et j’ai su me montrer à la hauteur de mes défis ». Ce sont les propos de Christiane Voufo. Des propos qui sont repris avec emphase par le Coordonnateur général de l’IUGET pour résumer le parcours de la Consultante à la Banque mondiale. Docteur en neurosciences, c’est un domaine assez pointu de la science de la vie. Seul 1,8% d’individus aux Etats-Unis détiennent un doctorat, rappelle Dr KEMFANG Hervey, et dans ce pourcentage il faudra vérifier la part des femmes, et celle des femmes noires en plus. Aussi conclut-il sur cette présentation, « Nous avons voulu qu’une femme qui a franchi toutes ces barrières pour atteindre un niveau de science suffisamment élevé, vienne témoigner à l’endroit de nos étudiants ». Bien évidemment, la présentation s’est soldée par une phase de questions réponses avec les étudiantes, des échanges qui ont permis à ces dernières de bien assimiler les leçons apprises de notre consultante.
Des six secrets qui fondent le succès du Dr Christiane Voufo, le président NGUEPI Joseph dans son intervention en a décelé un septième, « le courage », a-t-il ajouté, non sans dire merci aux dames Docteurs qui ont soutenu Christiane Voufo par leur présence au cours de cette présentation. Les remerciements sont également allés à l’endroit des étudiantes qui ont posé des questions et qui ont obtenu des réponses à leurs questions.
01 demande d’admission adressée au Directeur de 
Français 
English